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Juriste .Coordinateur de EGALS (Educational Group for Animal Law Studies- http://egals.university/).Chargé d'enseignement en droit de l'animal /Université de Strasbourg. Président de TELAS Conseil -Consultant en protection animale et formateur. Profil complet sur https://www.linkedin.com/in/jean-marc-neumann-b634bb179/

mardi 31 juillet 2018

Russie: Le braconnage des ours bruns en plein essort !

La Russie compte, ou plutôt comptait, il y a deux ans environ 225'000 ours bruns.
En deux ans à peine leur nombre a été réduit de 36 % pour ne plus représenter aujourd'hui que 143'000 individus...
En cause ? le braconnage qui prend des proportions inquiétantes.
Ainsi que le précisé le journal "The Sun" à cette vitesse l'espèce risque de s'éteindre dans 6 ans.... oui vous avez bien lu !
Pourquoi ce braconnage, qui existait déjà, a t-il pris de telles proportions ?
Une fois encore la Chine, la Corée du Sud et d'autres pays asiatiques sont pointées du doigt.
En effet, la "médecine traditionnelle" et la cuisine sont friandes de pattes d'ours ou d'autres parties du corps de ce plantigrade.Les testicules, la vessie, la bile de l'ours sont des parties extrêmement recherchées car, soi-disant, elles auraient des vertus aphrodisiaques.
Les pattes d'ours quant à elles constituent un mets de choix dans la cuisine asiatique. Une soupe à la patte d'ours vaudrait environ 840 Euros sur le marché noir..
Les douaniers russes ont relevé un taux record de saisies de parties d'ours à proximité de la frontière chinoise. C'est dire l'ampleur du trafic car ces saisies ne représentent que la partie émergée de l'iceberg.
Ainsi que le rapporte le journal "The Sun" le FSB (les services de renseignements russes) ont suite à une dénonciation saisi 468 pattes d'ours dans la région du Baïkal près de la frontière chinoise...ce qui signifie la mort de 117 ours !
Le FSB veut que l'on attribue à l'ours brun le label de "Ressource stratégique importante" afin de mieux le protéger.
Une nouvelle réglementation (en projet) prévoit une peine d'emprisonnement de 10 ans pour les actes de braconnage commis individuellement et de 12 ans si le braconnage est réalisé en bande organisée ainsi qu'une amende (ridicule de mon point de vue eu égard aux enjeux et aux gains potentiels) de 13'500 Euros.
Chose étrange: le ministère russe de la nature affirme quant à lui que la baisse du nombre des ours ne correspond pas à la réalité et au contraire affirme que ce nombre serait même en progression, de 203'000 à 245'000 sur deux ans...
Qui dit vrai ?
Querelle de services et de ministères ?
Peu importe en fin de compte.
Ce que disent les éléments recueillis par le FSB c'est qu'il existe un braconnage qui se développe pour répondre à la demande de la clientèle asiatique prête à payer des sommes folles pour s'offrir des aphrodisiaques et des mets de choix et que ce braconnage risque de fragiliser la population d'ours brun mais aussi d'ours noirs en Russie. La Russie ne doit pas attendre que la population soit en péril pour agir.
De nouvelles lois plus sévères sont les bienvenues mais elle donnent simplement des outils à la justice pour lui permettre de sanctionner plus durement les braconniers.
En revanche ces lois ne sont pas en elles-mêmes suffisantes pour mettre fin ou du moins pour réduire le braconnage.
Il faut également faire en sorte que la corruption soit enfin éradiquée tant en Russie que dans les pays où vivent les clients fortunés et que la demande venant des pays asiatiques à l'origine du problème soit asséchée. A défaut le braconnage se poursuivra et l'on ne pourra que déplorer la réduction inéluctable de la population ursine.
Le problème majeur que représente pour la faune sauvage le braconnage ne se limite hélas pas uniquement à l'ours brun mais concerne aussi d'autres animaux dont notamment le tigre et l'ours blanc.  
Outre le braconnage,la chasse "légale" sportive en Russie entraîne également des prélèvements importants d'animaux sauvages dont des ours (voir la page internet d'un organisateur de chasse sportives à l'ours : http://www.dgoa.com/Pricing.aspx).


https://www.thesun.co.uk/news/6863527/russia-brown-bear-population-decrease-poachers-chinese-medicine6863527/

lundi 30 juillet 2018

Mexique: la cupidité et la stupidité risquent d'entraîner la disparition prochaine du marsouin du pacifique

Au Mexique, le marsouin du pacifique appelé également "Vaquita"(petite vache)"Senorita of the sea" (demoiselle de la mer) ou "Panda of the Ocean"(en raison des larges cercles noirs entourant ses yeux) risque bel et bien de disparaître à tout jamais et cela très rapidement.

Ce marsouin de maximum 1,5 mètres de long, est le plus petit cétacé au monde;découvert voici à peine un demi-siècle dans le golfe de Californie seul lieu où il a élu domicile ,il risque de disparaître sous peu.

Seuls 15 exemplaires vivraient encore dans les eaux chaudes de la Basse-Californie selon Rojas Bracho (cf.article du San Francisco Chronicle);selon ce dernier il y en avait 600 en 2011, 60 en 2015. et 30 en 2017 !

Il est en danger imminent d'extinction.

Pourquoi cet animal au visage souriant est-il en voie de disparition? une fois encore, la cupidité et la stupidité,qui vont souvent de pair,sont seuls à l'origine de cette situation dramatique qui mobilise désormais de nombreuses organisations de protection animale dont Sea Sheperd et  des citoyens engagés  dont la star hollywoodienne Leonardo di Caprio.

"Vaquita" est tout d'abord victime des filets maillants utilisés par les pêcheurs pour capturer un poisson, le totoaba, dont la vessie aurait des vertus "magiques" très prisées en Chine et vaudrait sur le marché près de 10'000 $ !

Vaquita s'y retrouve souvent emmêlée dans les filets et étranglée.Mais ce n'est pas tout. La viande de Vaquita serait aussi très prisée en Chine où 1 kg vaudrait autour de 3500 euros...

Le petit marsouin et le totoaba sont l'objet d'enjeux aussi importants et lucratifs que la drogue .

Bien que le gouvernement mexicain, conscient du risque de disparition imminente du sympathique et précieux petit animal, ait interdit les filets maillants, rien n'y fait.
Les mafias locales avides de profit sont prêtes à tout pour alimenter le marché chinois et ses stupides croyances quant à de prétendues vertus bénéfiques pour la santé humaine. Pur marketing, pur charlatanisme...et ça marche...hélas.

Le travail des mafias encouragées par leurs clients fortunés chinois, la corruption des fonctionnaires locaux, auront sans doute raison du "panda de l'océan"; en effet, sauf miracle, vaquita ou demoiselle de la mer disparaîtra d'ici 1 à 2 ans...

Triste sort pour un animal qui, à peine découvert, disparaîtra sans doute à jamais, victime, lui aussi, de la cupidité humaine.

L'unique chance de stopper cette disparition: faire cesser la demande de totoaba ! ce n'est hélas pas gagné.

Même si les chances de la sauver sont infimes, mobilisez-vous tous pour Vaquita ! Parlez-en autour de vous, soutenez Sea Sheperd dans son action, écrivez à l'ambassadeur du Mexique pour souligner l'importance de ce juste combat pour la survie d'un animal extraordinaire, bougez !


Sources:

Greedy Net Fishermen Slaughtering The 'Panda Of The Ocean': There's a crisis going on in the Pacific Ocean as an innocent porpoise falls prey to money and greed.



dimanche 29 juillet 2018

Archipel du Svalbard: un ours polaire tué par un membre d’équipage d’un paquebot « en état de légitime défense « 

Polar bear killed after attack on Arctic cruise ship guard: Norwegian authorities said a polar bear on Saturday attacked and injured a polar bear guard who was leading tourists off a cruise ship on an Arctic archipelago. The polar bear was shot dead by another employee, the cruise company said.


Un ours polaire a été tué samedi 28 juillet 2018 par un membre d'équipage d’un navire de croisière le MS Bremen qui naviguait dans l’archipel du Svalbard. L’un des deux membres d’équipage a été attaqué et blessé par un ours polaire au moment de débarquer sur une îl’avec des touristes.L’autre membre a du faire usage de son arme et a blessé mortellement l’ours.

Les conflits avec le plus grand carnivore terrestr risquent d’être de plus en plus nombreux compte tenu du nombre de navires qui naviguent actuellement dans les zones arctiques.

18 navires navigueront au cours du mois prochain dans la même zone.

Un danger de plus auquel sont exposés les ours polaires déjà menacés par le réchauffement climatique.

Il paraît urgent de limiter au minimum ( à réserver essentiellement aux autochtones et aux scientifiques) la navigation et plus largement le tourisme dans ces zones fragiles.

Voici quelques semaines un ours polaire tuait un homme à Arviat dans le Nunavut au Canada ;voir article du Guardian: 
https://www.theguardian.com/world/2018/jul/05/canada-nunavut-aaron-gibbons-mauled-polar-bear-kids

Pour certains le décès tragique n'était pas sans lien avec le tourisme de plus en plus développé autour du business de l'ours polaire. En effet, Arviat est une petite communauté d'Inuits très isolée habituée à vivre au milieu des ours polaires sans que des accidents y soient fréquents.
Pointée du doigt la ville de Churchill à quelques 250 kilomètres au sud. Churchill dans le Manitoba est devenue en quelques 10-15 ans la "Mecque" de l'ours polaire.
C'est elle qui serait responsable de l'accoutumance de l'ours polaire aux humains et à ses activités  (notamment aux décharges)
Chaque année en octobre des milliers de touristes débarquent pour y faire un tour en buggy de la toundra et de pouvoir ainsi,sans aucun risque, éprouver le grand frisson... oui sauf qu'à vouloir faire circuler durant des semaines des touristes dans ce genre de véhicules voire en les emmenant à pied au plus près des ours polaires, l'ours polaire s'habitue à la présence à la fois du bruit et des hommes. Alors que "dans le temps", le moindre bruit de moteur faisait déguerpir l'ours, celui-ci est de plus en plus téméraire et s'approche des humains jusqu'à ce que l'irréparable se produise.
Il y toujours deux victimes dans la rencontre entre l'homme et l'ours.
En août 2011 déjà, un accident dramatique s'était produit dans l'Archipel du Svalbard:  un adolescent britannique faisant du tourisme en groupe y avait été tué par un ours polaire.(https://www.bbc.co.uk/news/uk-14415592).

Il faut bien se rendre à l'évidence:dans un contexte extrêmement difficile pour l'ours polaire qui souffre déjà du réchauffement climatique et de ce fait de la difficulté d'accès à sa nourriture classique (phoques), ajouter le déferlement de touristes sur des côtes isolées sur lesquelles les ours sont contraints de demeurer sans nourriture ou presque faute de banquise est un comportement irresponsable pour les organisateurs de voyages. 
Combien de tours opérateurs organisent des croisières à des prix très élevés (croisières entre 6000 et 12000 euros en moyenne) et multiplient leurs offres chaque année ?
Finie la vie tranquille pour ces animaux très menacés...Que l'on ne s'étonne pas alors des rencontres délicates à gérer et dont toujours l'ours polaire sera le premier à en payer le prix alors qu'il se trouve sur son territoire.
Si on aime les ours polaires on les laisse vivre en paix leur vie.
Est-ce si important d'avoir vu un jour dans sa vie un ours polaire sur une île du grand nord ? 
En alimentant ce tourisme haut de gamme de plus en plus prisé ,nous donnons encore un "coup de mains" en faveur de la disparition de cet animal magnifique dont il n'existe plus qu'environ 20-25'000 individus dans le monde.
C'est ni plus ni moins un "ursicide"...




vendredi 27 juillet 2018

Jordanie: amélioration en vue pour les animaux sur le site archéologique de Petra

PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) annonce qu'un protocole d'accord ("MoU" ou "Memorandum of Understanding") vient d'être signé afin d'apporter des améliorations quant au traitement réservé aux animaux sur le site archéologique mondialement connu de Petra.
Ainsi que le précise PETA, le MoU prévoit,entre autres, l'introduction sur le site de Petra de véhicules électriques permettant le transport de touristes et l'installation de cliniques vétérinaires modernes dans lesquelles les animaux pourraient recevoir des soins adaptés.
Il est aussi prévu la mise en place de stations où les animaux pourront accéder à de l'eau potable fraiche et l'interdiction de forcer les animaux à marcher sur des sentiers dangereux ou de porter de lourdes charges. 
Plus de 1300 animaux (chevaux, ânes, mules et chameaux) travaillent sur le site de Petra dans des conditions souvent horribles.
Ils sont souvent battus et ne peuvent que très rarement se désaltérer ou s'abriter dans des endroits ombragés. Les pauvres animaux doivent, sous les coups, gravir à leurs risques et périls 900 marches extrêmement raides et érodées. Toute résistance de leur part les expose immédiatement aux coups de leurs propriétaires.
PETA assure que ce protocole d'accord constitue un formidable progrès et est susceptible d'améliorer notablement la situation de centaines d'animaux qui souffrent du tourisme (commentaire à ce sujet: les touristes devraient boycotter ces transports à dos d'animaux plutôt que d'accepter que des animaux souffrent de leur fait). 
La vidéo de PETA montrant la souffrance des ânes figure dans mon post précédent de ce jour.

Source: 

https://www.peta.org.uk/blog/change-is-coming-for-animals-in-jordan/?utm_source=PETA%20UK::E-Mail&utm_medium=E-News&utm_campaign=0718::ent::PETA%20UK::E-Mail::Jordan%20change%20for%20animals::::peta%20e-news







La terrible souffrance des ânes sur le site de Petra en Jordanie

La conservation du tigre en Inde / Interview de Ullas Karanth

Une interview très intéressante vient d'être publiée par la revue "Yale Environnement 360". Le célèbre spécialiste du tigre en Inde Ullas Karanth qui a consacré près de 50 ans de sa vie à protéger cet animal emblématique de l'Inde s'exprime sur son état de conservation.
Sa vision est plutôt optimiste, du moins moyennant une gestion intelligente et la coopération des populations locales.
Sous ces réserves,l'Inde pourrait, dit-il, supporter une population de tigres cinq fois supérieure à celle actuelle (15'000 tigres au lieu de 3'000 de nos jours).
Karanth explique que ses méthodes scientifiques pour suivre la population de tigres s'est souvent heurtée à l'administration locale qui privilégie la collecte d'empreintes alors que lui préfère le suivi par la pose de caméras fixes sur base de tigres identifiés individuellement.

Pour explique son optimisme quant à la possibilité d'augmenter sensiblement la population de tigres en dépit d'une population humaine de 1,3 milliards, Karanth précise qu'il existe environ 300'000 kilomètres carrés de forêts où les tigres peuvent vivre et qui ne sont encore pas transformés en terres agricoles appartenant à l'état (elles sont protégées sous forme de réserves).
Pour autant que cette surface soit correctement protégée et contienne les proies nécessaires aux tigres, 10'000 à 15'000 individus pourraient parfaitement y vivre.
Les zones protégées de Nagarhole et de Bandipur contiennent une population de 10 à 15 tigres pour 100 kilomètres carrés. En ne comptant que 5 tigres par 100 kilomètres carrés on pourrait atteindre les 15'000 tigres affirme Karanth.
Sans proies pas de tigres. Les proies sont souvent absentes en raison du braconnage qui sert à alimenter les populations locales en viande. Il s'agit là d'un enjeu majeur gage de survie du tigre.
Karanth, à la réflexion qui lui est faite au sujet de la politique conduite actuellement par le premier ministre Modi qui privilégie apparemment le passage des autoroutes à travers l'habitat du tigre, déclare que certes Modi a clairement  affirmé sa volonté de développer rapidement le pays mais a également augmenté les fonds destinés à la préservation de l'animal.
Karanth précise que les zones à tigres ne représentent qu'une surface de 4 ou 5 % des surfaces du pays; cela n'est pas de nature à empêcher la construction d'autoroutes. qui peuvent parfaitement contourner ces zones 
Mais le problème dit-il est que l'administration locale ne tient pas compte de la problématique des tigres et ne l'inclut pas dans sa réflexion.
En conséquence, les activistes environnementaux saisissent alors les tribunaux pour s'opposer aux projets et les affaires trainent ainsi en justice durant 10 ou 20 ans ...

Selon Karanth si la population est encouragée à quitter les zones à tigres pour se rendre dans les métropoles cela permettrait de libérer de l'espace et de préserver l'habitat de l'animal.
Bien entendu des compensations doivent être versées aux populations concernées. Mais il existe un fonds baptisé CAMPA (qui collecte des amendes relatives à des gros projets industriels ou de construction d'autoroutes destinées à compenser la perte de forêts) qui peut être utilisé à cet effet.
Cependant plutôt que d'utiliser l'argent pour planter des forêts il serait plus judicieux de les affecter à la disparition des causes de pression exercées sur l'habitat du tigre (élevage et population vivant en marge des zones à tigres).
Mais qu'en est-il en dehors de l'Inde ? 
Karanth estime que c'est la Thaïlande qui a fait le meilleur travail avec de gros blocs de forêts propices à la survie de l'espèce et que s'agissant d'un pays très développé au plan économique  la pression autour des zones à tigres n'est pas aussi forte qu'en Inde.
Quant à la Malaisie et à l'Indonésie la situation est plus difficile. Ces deux pays disposent d'un habitat plus difficile pour le tigre à savoir essentiellement des forêts humides moins favorables à l'animal.
Quant au Vietnam la situation est encore plus compliquée car l'habitat y est très fragmenté et la culture est très pro "chasse". 
Le Cambodge et le Laos disposent de grandes forêts mais le mécanisme de protection n'est pas opérationnel et ces deux pays ont perdu des tigres.
En Chine de gros efforts ont été fournis pour restaurer la population locale de tigres y compris par l'apport d'individus venant de Russie. Le pays est en train de créer une vaste zone de 60'000 kilomètres carrés de parcs pour favoriser le retour des tigres dans le nord-est du pays et cela marche (d'une dizaine de tigres le nombre a augmenté à 20-30) . Une fois la Chine déterminée les efforts se traduiront très vite dans les faits.

En conclusion Karanth estime que croissance économique et démographique ne sont pas synonymes de disparition du tigre.
Lorsqu'il était jeune, la région des "Western Ghats" comptait 75 tigres au plus alors qu'aujourd'hui, avec une population de 15 millions d'habitants dans cette zone et une croissance économique de l'Inde passée de 3 à 7%, le nombre de tigres a progressé à plus de 400 ! 
On peut donc parfaitement combiner croissance économique et croissance des populations de tigres.
Telle est la leçon à retenir selon Karanth...pour peu qu'il y ait de la bonne volonté, moins de corruption et de bureaucratie et plus de réflexion lorsque des projets d'infrastructures sont lancés..

Source:

https://e360.yale.edu/features/big-cat-comeback-how-india-is-restoring-its-tiger-population-ullas-karanth

jeudi 26 juillet 2018

Contrat de prêt à usage d un équidé **

Contrat de prêt à usage d un équidé **: Le contrat de prêt à usage d’un équidé est très répandu dans le monde équestre car il présente des intérêts tant pour le propriétaire que pour l'emprunteur.

Vidéos et photos automatiques d'ours brun, juin 2018 - Equipe Ours ONCFS

Le plan "Ours" 2018-2028

On en a bien moins parlé que du plan loup 2018-2023 qui a fait couler beaucoup d'encre.

Aussi est-il, je le pense, utile de résumer en quelques lignes ce que le "plan d'actions ours brun" prévoit afin d'assurer le maintien dans nos Pyrénées d'une population ursine viable.

Vous pourrez accéder à l'intégralité des 84 pages du plan (dont 46 pages pour le plan a proprement parler et ses annexes) à partir du lien ci-après.

Ce plan définit la stratégie sur une période de 10 ans permettant à la fois de garantir la conservation de l'espèce et donc la richesse biologique et de garantir l'avenir du pastoralisme pyrénéen, équation a priori pas évidente.

Le plan rappelle tout d'abord le contexte: une population ursine locale extrêmement fragile classée par l'UICN comme "espèce en danger critique d'extinction", fragilité due tant à sa "faiblesse numérique" et sa forte "consanguinité" qu'à la fragmentation géographique de son habitat (peu de contacts possibles entre les individus).

A partir de ce constat, l'idée est de mettre en place une stratégie qui réponde aux enjeux majeurs dont plus particulièrement les trois suivants :

a) la "consolidation de la population (ursine)"; 
b) "la prise en compte des conditions de maintien d'un élevage pastoral dans des conditions économiques viables";
c)"la poursuite, l'amélioration et l'harmonisation des mesures de prévention des dommages"

Il est évident que le maintien de la population ursine dépend, d'une part, de son habitat qu'il convient de protéger afin de garantir la richesse de la faune et de la flore lui permettant de se nourrir et, d'autre part, de la limitation des perturbations et interactions potentiellement mortelles avec les activités humaines (chasse et exploitation forestière en particulier).

1. La gestion et le développement de la population ursine

Le plan prévoit un suivi de l'espèce afin de pouvoir s'assurer de sa "dynamique" mais ce suivi ne doit pas et ne peut pas être permanent, d'une part, en raison des risques induits par la capture puis la pose de colliers émetteurs (risque de mortalité non négligeable pour une population déjà peu nombreuse)  et d'autre part en raison du coût important en moyens humains et matériels que cela supposerait. suivi s'effectuera donc de façon majoritaire par des prélèvements sur le terrain (fèces, poils, empreintes).

La conservation et le développement de la population devra s'appuyer sur deux principes (pages 18-19):

- " la capacité de la population à croître par elle-même"...pour autant que "les taux de survie et de reproduction sont suffisamment élevés";

- "des renforcements de nouveaux spécimens pour maintenir une dynamique favorable" dans deux cas de figure:
   a) le remplacement de tout ours qui aurait disparu prématurément du fait de l'homme": en effet, le  décès prématuré du fait de l'homme d'un individu et cela est encore plus vrai pour une ourse en capacité de se reproduire nécessitera  son remplacement;
   b) le renforcement des deux noyaux de population.Le plan prévoit à ce titre en pages 20 et 21 le renforcement de deux ourses dans le département des Pyrénées-Atlantiques à l'automne 2018.

2.La cohabitation avec les activités humaines (pages 22-34)

La chasse

le plan insiste sur la nécessaire prise en compte de la présence de l'ours lors de la pratique cynégétique. Il privilégie la mise en place de "chartes" avec les fédérations de chasse permettant de définir les conditions de la pratique.
Il s'agit également de former les chasseurs sur la conduite à tenir dans une zone à ours. A titre d'exemple les fédérations des chasseurs des Pyrénées ont conçu un DVD sur la conduite à tenir intitulé "Chasseur en zone à ours".

La gestion forestière

Il faut assurer :

a) " la quiétude nécessaire au cycle biologique de l'ours et éviter toute accoutumance"
b) " la disponibilité alimentaire en forêt et ainsi limiter les incursions de l'ours dans les estives"

Il convient surtout de préserver la "connectivité"entre les deux noyaux de la population (central et occidental);les pours doivent avoir la possibilité de passer d'un noyau à l'autre sans entrave majeure.

Les activités pastorales

Chacun sait qu'il s'agit là de la pratique humaine la plus "sensible" et la plus susceptible de fragiliser la population. Le plan rappelle que les mesures de protection existantes (notamment chien de protection dits "Patous") sont efficaces "dans la grande majorité des cas" (page 27).
Le plan propose de poursuivre "l'appui aux éleveurs pour les mesures de prédation" en fournissant un appui technique pour la mise en place de chiens de protection, en créant un réseau de "bergers d'appui" (qui interviennent pour aider les gestionnaires d'estives confrontés à la présence de l'ours) et en poursuivant tout en le modulant le système d'indemnisation suite à prédation (page 31).

Le chapitre 4 du plan est consacré à la "patrimonialisation de l'espèce" en insistant notamment sur l'apport de l'ours en tant que vecteur extraordinaire des activités touristiques de la région.

Le chapitre 5 se focalise sur l'évaluation et l'adaptation des actions et moyens mis en œuvre. Le plan prévoit une analyse bisannuelle par modélisation de la dynamique de la population (page 44). Il est rappelé que les scientifiques considèrent qu'une population est viable si la probabilité d'extinction sur 50 ans est inférieure à 5%

A l'annexe 1, il est précisé l'état de la population et son aire de répartition en 2016.
De 150 ours au début du XXème siècle, la population est tombée en 2016 (population minimale "détectée") à 39 individus dont 37 ours pour le noyau central et 2 ours pour le noyau occidental.
81% de la population est jeune c'est à dire âgée de moins de 9 ans.
Un individu est âgé de 28 ans; il y a autant de mâles que de femelles (15) cependant que 7 individus sont de sexe "indéterminé".
En 2017 la population s'est établie à 43 ours.

L'annexe 2 précise notamment le statut légal de protection (chasse interdite en France depuis 1962)  issu de:
- la convention de Berne du 19/09/1979,
- de la directive 92/43 CEE "Habitats",
- des résolutions du Parlement européen en faveur de la protection de l'ours brun (17/02/1989 et 22/04/1994),
- de l'article L411-1 du code de l'environnement,
- de l'arrêté ministériel du 23/04/2007

L'annexe précise aussi le statut de conservation de l'espèce:

L'ours brun reste classé selon la directive "Habitats" en "défavorable inadéquat". Pour respecter le critère de risque d'extinction inférieur à 5% dans 50 ans il faudrait, selon le plan, renforcer les deux noyaux de la façon suivante par le "lâcher" de :

- 10 femelles et 5 mâles dans le noyau occidental très affaibli;
- 5 femelles dans le noyau central

Il reste à voir si ce plan sera accepté par les acteurs locaux dont le soutien est indispensable afin de garantir la survie de l'espèce.

Le lâcher à l'automne de deux ourses s'annonce par avance être un moment "délicat"...à suivre ! Voyez sur le lien ci-après la carte des 20 communes du Béarn potentiellement susceptibles d'accueillir les deux ourses: 

https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/carte-lacher-d-ours-dans-les-pyrenees-les-20-communes-potentiellement-concernees-1529939050

Dernière info / vidéo d'une ourse suivie de ses deux petits en mai-juin 2018 :


Le plan: 

https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-31262-plan-actions-ours-2018-2028.pdf

Petit ours brun est mort

L'ourson baptisé "Mellous" (par référence au nom de la commune "Melles" sur le territoire de laquelle il a été relâché) trouvé seul près de Fos en Haute-Garonne le 5 juillet en état de déshydratation et épuisé est décédé.
Il a été retrouvé mort le 23 juillet sur le territoire de la commune de Melles sans que l'on connaisse pour l'instant la cause de son décès.
L'ourson avait été découvert par des villageois errant seul visiblement séparé de sa mère pour une raison restée inconnue.
Il avait ensuite été soigné, nourri, réhydraté et muni d'un émetteur au niveau de l'oreille afin qu'il puisse être suivi. A priori son état lui permettait d'être remis en liberté avec des chances de survie et, qui sait, de retrouver sa mère. Cela, objectivement,valait mieux que de le garder en captivité toute sa vie durant. 
L'émetteur dont il avait été équipé demeurait silencieux depuis le 20 juillet traduisant de toute évidence l'absence anormale de mouvement.
L'autopsie de l'ourson apportera sans doute des réponses quant à la cause de son décès.
Une nouvelle bien triste lorsque l'on sait que seuls 43 ours vivent encore dans les Pyrénées et que la naissance d'oursons est toujours un signe encourageant pour le maintien voire le développement de la population ursine.
Il s'agit d'une grande perte pour la population ursine locale déjà mal en point.
Le plan ours 2018-2028 du gouvernement annoncé en mai 2018 prévoit le lâcher de deux ourses slovènes à l'automne prochain afin de permettre la survie de l'espèce dans les Pyrénées.


Crédit photo: (©Facebook Sapeurs pompiers de la Haute-Garonne)

Sources:

http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2018/07/25/pyrenees-l-ourson-sauve-est-finalement-decede,2392431.php

https://www.ladepeche.fr/article/2018/07/25/2841515-ourson-pyrenees-recueilli-habitants-relache-survecu.html

mercredi 25 juillet 2018

Brigitte Bardot rencontre Emmanuel Macron à l'Elysée

Après avoir beaucoup, et à juste titre, critiqué le manque d'intérêt témoigné par Emmanuel Macron à l'égard de la condition animale et la non-tenue de certains engagements, notamment celui d'installer des caméras de vidéosurveillance dans les abattoirs, Brigitte Bardot a rencontré Emmanuel Macron le mardi 24 juillet 2018 à 11h00 à l'Elysée.
Le résumé de l'entretien est accessible sur le site de la Fondation Brigitte Bardot ci-dessous.
Selon les propos rapportés par Brigitte Bardot, l'entretien se serait déroulé dans un excellent climat et Emmanuel Macron aurait fait preuve d'une écoute attentive sur les principaux sujets abordés par BB qui aurait selon le compte rendu lancé au président :
"Je veux que la France soit championne du monde de la protection animale ".
Après l'entretien, Brigitte Bardot ,enthousiaste,a déclaré à l'AFP:
"Moi qui n'étais pas une fervente de Macron, j'ai été très étonnée et très surprise de voir l'attention, le sérieux et la bonne disposition qu'il a eu envers nous".
C'est une bonne chose que Brigitte Bardot ait été reçue par le président; gardons-nous cependant de tout enthousiasme excessif.
Nous connaissons l'habileté d'Emmanuel Macron à séduire ses interlocuteurs en leur laissant espérer beaucoup mais sans leur donner grand chose.
L'avenir nous dira si l'intérêt manifesté lors de l'entretien était sincère et si effectivement des mesures significatives témoignant d'une véritable prise en compte de l'intérêt des animaux  seront rapidement prises.
Il est vrai que la France n'avance guère en matière de protection animale depuis l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron; il est grand temps que des signes soient enfin donnés par le président et son gouvernement.
Récemment la Wallonie a su montrer au monde sa volonté de figurer parmi les états/provinces les plus progressistes en ce domaine.
Espérons que la France lui emboitera le pas rapidement...

Source:

http://www.fondationbrigittebardot.fr/s-informer/2018-07-Brigitte-Bardot-rencontre-Emmanuel-Macron


vendredi 20 juillet 2018

La Wallonie: bientôt un code du bien-être animal

Cela fait déjà des mois que le projet est dans le "pipe". 
Le gouvernement de la province de Wallonie francophone vient d'approuver un Code du bien-être animal rédigé sous la direction de son ministre Carlo di Antonio.

Qui est Carlo di Antonio ? 
Sa biographie complète est accessible sur le lien ci-après:
http://diantonio.wallonie.be/home/biographie.html
Il exerce actuellement les fonctions de "Ministre wallon de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal".

Bref rappel historique sur la compétence en matière de bien-être animal en Belgique: la compétence en matière de bien-être animal est déléguée aux provinces depuis quatre ans.

Le code du bien-être animal rédigé à l'initiative de Carlo di Antonio ,après son vote par les députés que l'on espère favorable au cours du mois d'octobre 2018,abrogera la loi du 14 août 1986 relative à la protection et au bien-être des animaux. 

Comme le souligne Carlo di Antonio sur son site "30 années après son adoption, il devenait urgent de moderniser ce texte afin de répondre aux préoccupations et enjeux actuels en matière de Bien-être animal."...on aimerait pareil jugement en France. 

Voici "in extenso" le communiqué officiel du ministre Carlo di Antonio auquel vous pouvez accéder sur le lien suivant:

http://diantonio.wallonie.be/home/presse--actualites/publications/approbation-definitive-du-code-wallon-du-bien-etre-animal-par-le-gouvernement-wallon.publicationfull.html


Le communiqué officiel:

" Dès l’entame de cette législature, le Ministre wallon du Bien-être animal Carlo DI ANTONIO a entrepris une profonde réforme de la loi du 14 août 1986 relative à la protection et au bien-être des animaux. 30 années après son adoption, il devenait urgent de moderniser ce texte afin de répondre aux préoccupations et enjeux actuels en matière de Bien-être animal.
STRUCTURE ET OBJECTIFS DU TEXTE 
Le Code wallon du Bien-être animal comporte 12 chapitres et 109 articles. Il a pour but d’assurer la protection et le bien-être des animaux, en tenant compte de leurs besoins physiologiques et éthologiques, ainsi que de leurs rôles au sein de la société et de l’environnement.
Les orientations et les avancées approuvées ce jeudi sont ambitieuses pour le bien-être des animaux en WallonieAu-delà des nécessaires dispositions diverses et définitions, le Code traite principalement:
  • De la détention des animaux
  • Des pratiques interdites et des interventions autorisées sur les animaux
  • Du commerce des animaux
  • Du transport et de l’introduction d’animaux sur le territoire wallon
  • De la mise à mort d’animaux
  • Des expériences sur animaux
  • Du contrôle, de la recherche, de la constatation, de la poursuite, de la répression et des mesures de réparation des infractions en matière de bien-être animal
Une orientation essentielle : la sensibilité de l’animal reconnue 
L’article premier du Code wallon du Bien-être animal stipule que l’animal est un être sensible, c'est-à-dire un être doué de sensation, d’émotion et d’un certain niveau de conscience.
La sensibilité de l’animal est au cœur de ce Code. Sa souffrance constitue un aspect décisionnel des dispositions prévues et la ligne d’interprétation à suivre pour appréhender ce texte.
MESURES PHARES DU CODE WALLON DU BIEN-ÊTRE ANIMAL 
Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de dispositions prévues dans le Code, classées par chapitre. 
En ce qui concerne la détention des animaux
Un permis sera désormais nécessaire pour détenir un animal. Chaque citoyen en disposera automatiquement et sans formalité. Toute personne est ainsi supposée pouvoir détenir un animal jusqu’à ce qu’une décision vienne l’interdire via le retrait de ce permis.  L’avantage de cette disposition est de pouvoir empêcher la détention d’animaux par toute personne reconnue pour des faits de maltraitance animale. Une base de données permettant de recenser les personnes interdites de détention d’un animal sera mise en œuvre. 
L’abandon, la négligence et la maltraitance d’un animal sont interdits en Wallonie et sont sévèrement réprimés. Si la Justice ne poursuit pas l’auteur des faits, le Fonctionnaire sanctionnateur wallon sera en mesure d’infliger une amende administrative pouvant aller jusqu’à 100.000 EUR.   
Toute personne qui détient un animal doit lui procurer une alimentation, des soins et un logement ou un abri qui conviennent à sa nature, à ses besoins, à son état de santé, à son degré de développement, d’adaptation ou de domestication. Par exemple, tout animal détenu à l’extérieur doit disposer d’un abri naturel ou artificiel pouvant le protéger des effets du vent, du soleil ou de la pluie.
Il est interdit d’entraver la liberté de mouvement d’un animal au point de l’exposer à des douleurs, des souffrances ou des lésions évitables ou de le maintenir perpétuellement attaché.
La population d’animaux de compagnie ne cesse de croître en Wallonie. Ce constat est également lié à un phénomène croissant d’abandon. De manière à maîtriser celui-ci, l’identification et l’enregistrement des chiens et des chats est obligatoire, sous certaines conditions. Avec cette mesure, Carlo DI ANTONIO entend lutter fermement contre l’abandon d’animaux et retrouver le responsable d’animaux perdus ou abandonnés.
La contribution existante lors de l’enregistrement d’un chien et d’un chat a fait l’objet d’une révision. Désormais, cette contribution permettra d’alimenter un Fonds de protection contre les abandons et la maltraitance animale dont pourront bénéficier les refuges pour la construction ou la rénovation de leurs infrastructures. Il faut rappeler que les abandons d’animaux engendrent des frais considérables pour les refuges. En Belgique, selon les statistiques actuelles, 1 chien sur 4 finira en refuge. Restant inchangée pour les particuliers, cette contribution unique dans la vie de l’animal a été portée à 20 euro pour un chien et à 5 euro pour un chat pour ce qui concerne les seuls éleveurs professionnels.
Le Gouvernement peut interdire la détention de certains animaux. Ainsi, il est interdit de détenir un cétacé en Wallonie ainsi que des animaux à des fins exclusives ou principales de production de fourrure.
Il est interdit d’organiser des combats d’animaux ou des exercices de tir sur animaux.
Il est également interdit d’utiliser un animal à des fins de dressage, de mise en scène, de publicité ou à des fins similaires, lorsqu’il peut en résulter des douleurs, des souffrances ou des lésions prévisibles.
Les hippodromes de kermesse seront interdits dès l’entrée en vigueur du Code. Les établissements existants pourront poursuivre leur activité jusqu’au 31/12/22 pour autant qu’ils s’enregistrent sur une base de données de l’Administration wallonne. Cela permettra à l’Unité du Bien-être animal de suivre de près les conditions de détention et d’exploitation des animaux. Par ailleurs, les communes ont dès à présent la possibilité d’interdire ce type d’activités sur leur territoire. A titre d’exemple, cela sera le cas dès l’année prochaine pour la Foire de Namur.
Les animaux autres que les animaux domestiques ne peuvent pas être détenus et utilisés dans les cirques.
En ce qui concerne les poules pondeuses, l’installation ou la mise en service de cages pour l’élevage est interdite. Les nouveaux élevages seront interdits à l’avenir.
En ce qui concerne les pratiques interdites et les interventions autorisées sur les animaux
Il est notamment également interdit :
  • d’exciter la férocité d’un animal,
  • d’imposer à un animal un travail dépassant ses capacités naturelles,
  • d’améliorer les capacités vocales d’un oiseau en l’aveuglant, 
  • d’expédier un animal par la voie postale,
  • de teindre ou de colorer un animal,
  • de décerner des animaux à titre de prix, de récompense ou de don lors de concours, de loteries, de tombola ou de paris,
  • de collecter des poils ou des plumes sur des animaux vivants,
  • de pratiquer une intervention douloureuse sans anesthésie.
En ce qui concerne le commerce des animaux
Il est interdit, pour faciliter la vente ou de don d’un animal, de falsifier les informations relatives à son âge, son origine ou son état de santé. Il est également interdit de commercialiser ou donner un animal à un mineur ou de faire du démarchage.
Un animal qui n’a pas été identifié ni enregistré ne peut être commercialisé, c'est-à-dire donné ou vendu. Il est également interdit :
  • de vendre un animal introduit frauduleusement ou détenu illégalement sur le territoire wallon,
  • de vendre un animal adopté dans un refuge,
  • de commercialiser ou donner un chat ou un chien dans la rue,
  • d’exposer un animal en vitrine pour favoriser sa commercialisation.
Le Code wallon du Bien-être animal ambitionne de limiter la publicité visant la commercialisation et le don d’animaux afin de lutter contre les acquisitions impulsives. Lorsqu’elle concerne un animal dont la détention est autorisée, la publicité est autorisée uniquement dans une revue spécialisée, sur un site Internet spécialisé ou dans un groupe fermé au sein des réseaux sociaux. Lorsqu’elle concerne un animal dont la détention est interdite, la publicité ayant pour but de commercialiser ou de donner un animal est interdite.
En ce qui concerne le transport et l’introduction d’animaux sur le territoire wallon
Il est interdit de transporter ou de faire transporter des animaux dans des conditions telles qu'ils risquent d'être blessés ou de subir des souffrances.
La durée du transport ne peut en principe excéder 8 heures lorsque sa destination est un abattoir. Toutefois, conformément au droit européen, cette durée peut être prolongée aux conditions strictes qui seront déterminées par le Gouvernent wallon.
Le Gouvernement peut également interdire ou restreindre l’introduction ou le transit sur le territoire wallon de certaines espèces si cela risque de mettre en péril le bien-être animal. Il peut également fixer les conditions à respecter pour l’introduction ou le transit sur le territoire wallon de certaines espèces.
En ce qui concerne la mise à mort d’animaux
Un animal ne peut être mis à mort que par une personne ayant les connaissances et les capacités requises, et suivant la méthode la plus sélective, la plus rapide et la moins douloureuse pour l’animal.
Un animal est mis à mort uniquement après anesthésie ou étourdissement, sauf exceptions. 
Dans le cas des méthodes particulières d’abattage prescrites par des rites religieux, le procédé d’étourdissement doit être réversible.
Le Gouvernement peut autoriser l’abattage d’animaux sur leur lieu d’élevage
Le Code wallon du Bien-être animal prévoit que tout abattoir installé en Wallonie dispose d’une installation de vidéosurveillance destinée à vérifier le respect du bien-être animal.
En ce qui concerne les expériences sur animaux
Le Code wallon du Bien-être animal comprend un large chapitre consacré à l’expérimentation animale, largement concerté avec le secteur de la recherche et les Universités.
Les expériences qui n’ont pas de finalité liée à la santé humaine ou animale sont interdites, notamment celles relatives à la corrosivité cutanée, à la phototoxicité, aux produits cosmétiques, aux biocides, aux détergents ou visant à développer des produits du tabac.
Seules seront autorisées les expériences menées dans le cadre d’un projet autorisé par une Commission d’éthique locale et qui ont notamment pour objet la recherche fondamentale, la protection de l’environnement naturel dans l’intérêt de la santé ou du bien-être de l’homme ou de l’animal, la recherche en vue de la conservation des espèces ou l’enseignement supérieur ou la formation.
Chaque Commission d’éthique locale effectue les évaluations de projets de manière indépendante et en l’absence de tout conflit d’intérêt. Un projet peut débuter et être mené uniquement après autorisation par cette Commission.
Une expérience ne peut être effectuée si une méthode ou stratégie d'expérimentation n'impliquant pas l'utilisation d'animaux vivants est reconnue dans la législation de l'Union européenne pour obtenir le résultat recherché.
Un Comité wallon pour la protection des animaux d’expérience est créé par le présent Code.  Il assure un rôle d’informations et de conseils en matière d’expérimentation animale. Il formule également des avis relatifs à l’expérimentation animale, veille au partage des meilleures pratiques, formule des avis relatifs au développement et à la mise en œuvre de méthodes visant à réduire ou remplacer les expériences sur les animaux, stimule la recherche sur les méthodes alternatives ou coordonne la recherche de méthodes alternatives.
Enfin, dans le cadre de l’expérimentation animale, le Gouvernement wallon devra à l’avenir adopter une stratégie wallonne dont l’objectif sera notamment le développement de méthodes alternatives.
En ce qui concerne les infractions en matière de bien-être animal
La maltraitance animale est sévèrement punie en Wallonie. Le caractère criminel des faits peut désormais être retenu pour les cas de maltraitance les plus graves. 
A titre d’exemples, commet une infraction celui qui :
  • exerce une activité ou entame une action sans les agréments ou autorisations exigés et prévus par le présent Code,
  • se livre à des actes qui ont pour conséquence de faire périr sans nécessité un animal ou de lui causer sans nécessité des lésions, mutilations, douleurs ou souffrances,
  • incite à la violence envers les animaux,
  • détient un animal en dépit d’un retrait de permis de détention d’animaux.
Si la justice décide de poursuivre l’auteur des faits et le reconnait coupable, une sanction pénale trouvera à s’appliquer. Dans les cas les plus graves, les peines vont d’une réclusion à temps de dix ans à quinze ans et d'une amende pouvant aller jusqu’à 10 millions EUR ou d'une de ces peines seulement.
Si le Parquet ne poursuit pas l’auteur des faits, l’Administration wallonne sera en mesure d’infliger une amende administrative pouvant aller de 50 euros à 100.000 euros.
Contact presse : Porte-parole du Ministre Carlo DI ANTONIO - 0479/88.84.75
A suivre en octobre prochain !
A bientôt