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Juriste .Coordinateur de EGALS (Educational Group for Animal Law Studies- http://egals.university/).Chargé d'enseignement en droit de l'animal /Université de Strasbourg. Président de TELAS Conseil -Consultant en protection animale et formateur. Profil complet sur https://www.linkedin.com/in/jean-marc-neumann-b634bb179/

jeudi 23 juillet 2020

Expérimentation animale en Suisse: baisse du nombre d'animaux utilisés mais accroissement du nombre d'expérimentation à contrainte plus forte pour les animaux

L'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires vient de publier en date du 21 juillet 2020 son rapport sur l'expérimentation animale en 2019.

L'on observe deux points, une "bonne" nouvelle et une mauvaise :

- la "bonne" nouvelle: un recul de 2,5 % du nombre d'animaux utilisés; c'est une baisse pour la 4ème année consécutive. En 2019, "572 069 animaux ont été utilisés en Suisse pour l’expérimentation animale, soit une baisse de 2,5 % par rapport à 2018" souligne le rapport. Cela dit le nombre reste élevé mais par rapport au pic de 2010 de près de 800'000 animaux, la baisse est cependant notable. Rappelons que la Suisse s'est dotée d'une législation très protectrice des animaux en général y compris dans le domaine de l'expérimentation animale, sujet très controversé. Les chiffres de 2019 sont quasiment identiques à ceux de 2000 et de 2001.  La baisse la plus notable est celle qui s'est opérée entre 1983 (2'000'000 d'animaux) et 1996 (un peu plus de 600'000). Depuis 1996 les chiffes fluctuent mais se situent toujours dans une fourchette entre 500 et 700'000.

Ainsi que le rappelle le site de l'Office fédéral, "chaque expérience revendiquée est examinée par une commission cantonale pour les expériences sur les animaux. Les chercheurs doivent prouver que les bénéfices pour la société sont plus importants que les souffrances infligées aux animaux lors des expériences (pesée des intérêts)".
Rappelons que tant la constitution helvétique que la loi sur la protection animale exigent une réduction la plus large possible du nombre d'animaux utilisés. tel n'est pas vraiment le cas. Les chiffres baissent...mais restent relativement constants depuis 1997.

S'agissant de la "pesée des intérêts" qui est nécessaire pour valider une demande d'expérimentation dans la pratique les choses se présentent de manière différente; en effet, pour toutes les demandes se rapportant à de la recherche médicale les autorités valident les demandes dans presque tous les cas, jugeant que les bénéfices pour la société sont plus importants que les souffrances infligées aux animaux lors desdites expériences.

- la mauvaise nouvelle : le nombre d'animaux subissant de "lourdes contraintes" (DG3) est en forte augmentation. Ainsi, leur nombre est désormais de 18'290 animaux au lieu de 11'699 il y a 8 ans...Les animaux les plus touchés sont les souris (88%), les rats, les poissons, les reptiles et les amphibiens. Ils ont été en grande majorité utilisés dans le domaine de la recherche fondamentale (60,5% des animaux utilisés 346'258 animaux) sur des "maladies humaines".

Le nombre d'animaux subissant des contraintes moyennes (DG2) est en augmentation régulière depuis 2012.

Ainsi que le souligne le rapport " Environ 27,6 % des animaux ont été soumis à des contraintes moyennes (DG 2). On constate ici une augmentation régulière depuis 2012.On constate ici une augmentation régulière depuis 2012. La proportion d’animaux utilisés dans des expériences de degré de gravité 3 (contrainte sévère) a augmenté par rapport à 2018, passant de 2,7 % à 3,2 %. Au total, 18 290 animaux ont fait l’objet d’expériences de DG 3."



Sources

Site de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires:


Le rapport 2019: