Hier soir le citoyen qui avait encore, entre 22 heures et minuit, le courage d'être réveillé et de suivre les débats relatifs à la proposition de loi (PPL) déposée par Cédric Villani et quelques autres députés (voir à ce sujet mon article du 4 septembre dernier) a pu constater par lui-même la façon dont les représentants du peuple se comportent.
Le "spectacle" (pour une fois qu'une PPL relative à la condition animale est débattue dans l'hémicycle) était hélas édifiant.
Un sujet de première importance qui est l'objet d'attentes fortes de la part d'une majorité des citoyens enterré en bonne et due forme.
La PPL de Cédric Villani avait déjà, lors de l'examen en commission des affaires économiques, fait l'objet d'un détricotage pour lui ôter toute sa force. Elle vient d'être tuée.
Cédric Villani a écrit ce jour sur son compte Twitter "Le choix qu'ont fait certains de se soustraire aux discussions sur les chasses cruelles et les conditions d'élevage ne fait pas honneur à notre institution" .
En effet. L'occasion de faire avancer ce sujet a été volontairement torpillée par certains parlementaires davantage préoccupés par la défense d'intérêts catégoriels que par l'intérêt général.
Toutes les ficelles du "jeu" parlementaire auront été utilisées pour annihiler l'espoir mis dans la PPL.
La secrétaire d'état Bérengère Abba semblait parfois absente...peut-être était-elle fatiguée ou le sujet ne l'intéressait-elle pas.
Il faut dire que débuter des débats à 22 h et accorder deux heures à ce sujet était un signe qui n'a échappé à personne.
Comment espérer qu'une discussion sérieuse puisse s'organiser en si peu de temps ?
Cédric Villani a demandé à ce que le gouvernement réinscrive les propositions de sa PPL à l'ordre du jour "dès qu'il le pourra"... Vœux pieux.
Voilà comment sont traités les sujets relatifs à la condition animale en France.
Remercions chaleureusement Cédric Villani et ses collègues qui avec courage ont su défendre leur PPL face à l'hostilité ou le désintérêt de la majorité des députés.
Allez messieurs les chasseurs et les représentants de l'agrobusiness, nonobstant vos jérémiades incessantes, vous avez encore de beaux jours devant vous.
Quelle déception en revanche pour tous ceux profondément attachés à la défense du vivant. Certes, ils ne se faisaient guère d'illusion mais tout de même.
Il ne reste plus qu'à espérer que le RIP animaux puisse se tenir mais là également restons très prudents. Les lobbys font tout pour torpiller le projet.