vendredi 30 août 2019

Loups et ours : le moment où tout se décide !

Depuis des mois les opposants (très minoritaires) aux ours et aux loups se déchainent et font la une des médias, notamment locaux, au demeurant très complaisants à leur égard.

Des cagoulés (style "indépendantistes corses ou basques") armés de fusils posent fièrement et adressent des messages menaçants.
Que cela soit en Ariège comme l'an passé au sujet des ours ou dans les Alpes avec le fameux "Font de libération du Champsaur" voici quelques jours au sujet du loup.
Une poignée d'éleveurs irresponsables qui entendent faire plier l'état afin que celui-ci les autorise à tirer le loup ou à effaroucher l'ours.

Pour ces extrémistes il ne doit y avoir aucune place pour les prédateurs. Seuls eux et leurs brebis ont le droit de squatter les estives.

Ils rêvent d'une montagne vierge de tout animal sauvage susceptible de poser problème.
Au lieu de se remettre en cause ils préfèrent pinter du doigt les pours et loups qui "massacrent" leurs troupeaux...dont on constate au demeurant qu'ils sont souvent livrés à eux-mêmes sur les estives.
Peu de moyens de protection mis en place.
Comme les troupeaux restent à l'extérieur la nuit et mal gardés il est pour le moins tentant pour un grand prédateur de s'y attaquer. C'est en quelque sorte comme un humain qui laisse portes et fenêtres de son logement grandes ouvertes et qui se plaint ensuite d'avoir été cambriolé.
Le grand prédateur comme l'homme choisit toujours la solution la plus simple et la moins risquée. Pourquoi un loup ou un ours devrait-il s'attaquer à un ongulé sauvage qui peut se révéler dangereux alors qu'il a sous son nez des brebis qui ont perdu tous réflexes et capacités de défense et qui sont livrées à elles-mêmes ?

Pourquoi dans les Abruzzes les bergers rentrent-ils leurs brebis la nuit ? pourquoi dans les Abruzzes ou dans les Monts Cantabriques les grands prédateurs sont plutôt bien acceptés ?
Question de culture sans doute mais aussi ces bergers ont toujours vécu avec ces grands prédateurs qui font partie à la fois de leur culture et de leur environnement.
La montagne n'appartient pas à l'homme mais à toutes les espèces qui y vivent. Il est temps que tout le monde le comprenne.

L'état français est coupable de ne pas savoir s'imposer et faire preuve de pédagogie auprès des bergers. Il ne s'agit pas de faire disparaître les bergers. Non il s'agit de faire cohabiter bergers et grands prédateurs.

La majorité de la population ainsi que les textes communautaires et internationaux font obligation à la France de protéger ours et loups. Or, dans la pratique l'état se montre faible. Il est trop soumis aux diktats des lobbys et privilégie les concessions sans contrepartie dans le seul but d'obtenir une paix relative et des voix aux prochaines élections.

Il serait pour le moins nécessaire que l'état (ainsi que Gérard Charollois le dit si bien dans sa vidéo du 29 août 2019 (https://www.loup.eu/gerard-charollois-retour-loup-gesticulations-eleveurs-chasseurs/) rappelle aux éleveurs qu'ils sont subventionnés à 50% et qu'ils bénéficient d'aides diverses pour se protéger.
A titre de contrepartie les éleveurs devraient accepter de partager le territoire avec les grands prédateurs. En quelque sorte ils ne peuvent vouloir le beurre et l'argent du beurre.

Stop aux concessions et arrangements locaux commodes.

Il faut que l'état de droit soit restauré !

L'état doit impérativement protéger les grands prédateurs fut-ce au prix d'une impopularité au demeurant très marginale et très localisée.

Si l'état ne montre pas sa capacité à s'imposer avec fermeté mais pédagogie et accompagnement auprès des éleveurs la protection de la biodiversité et plus particulièrement celle des ours, loups et lynx est perdue.

C'est le moment ou jamais ! Ne manquons pas ce rendez-vous décisif avec la restauration d'un biodiversité remarquable.

Le loup, l'ours et le lynx sont une richesse et une nécessité pour assurer les équilibres naturels.