Dans mon article du 20 juin je faisais état de ce que le 5 juin dernier le Conseil des Etats de la Confédération venait d'approuver à une très large majorité le projet du Conseil fédéral relatif à la
révision partielle de la loi fédérale sur la chasse et la protection des
mammifères et des oiseaux sauvages (loi sur la chasse,
LChP; RS 922.0).
Les trois grands prédateurs (Ours, loup et lynx) sont dans le collimateur des éleveurs et des chasseurs relayés au plan politique par un certain nombre de "conseillers d'état" .
Voilà que l'on apprend maintenant que les autorités helvétiques demandent la "rétrogradation" du loup dans le cadre de la Convention de Berne !
Sur le site de l'Officie Fédéral de l'Environnement (OFE) on y lit le communiqué suivant:
"Le 16 août 2018, la Suisse a déposé une demande visant à faire passer le loup de la catégorie des « espèces de faune strictement protégées » à celle des « espèces de faune protégées », donnant ainsi suite à une demande de la CEATE du Conseil des États. Si cette demande venait à être acceptée, le loup n’en demeurerait pas moins une espèce protégée. Les États parties à la Convention de Berne auraient toutefois une marge de manœuvre plus grande en matière de gestion durable du loup. Le Comité permanent de la Convention de Berne traitera cette demande dans le cadre de sa réunion annuelle en novembre."
Certes, la rétrogradation demandée, si elle était accordée , ne signifierait pas que le loup ne serait plus protégé...mais sa "régulation" serait facilitée.
Cette demande, si elle était acceptée, impacterait non seulement la Suisse mais tous les pays ayant ratifié la Convention de Berne...dont bien sûr la France.
Comme le précise le communiqué, cela "permettrait aux pays européens concernés d'harmoniser leurs plans de gestion du loup. Ainsi, les États parties pourraient gérer la présence du loup de manière plus durable et cohérente au lieu de recourir toujours plus à la clause d'exception prévue."
On se souviendra que la Suisse avait déjà formulé la même demande en 2006 mais que cette dernière avait été rejetée à l'époque.
Oui mais aujourd'hui le loup est de plus en plus dispersant. Le prédateur a reconquis en l'espace de quelques années une partie de son territoire d'Antan...et cela déplait fortement aux éleveurs et chasseurs qui voient dans le canidé un redoutable concurrent.
En France la question du loup, plus encore que celle de l'ours qui lui, a la "bonne idée" de ne pas disperser, est extrêmement sensible politiquement et l'avenir du loup ne parait pas garanti sur notre territoire.