dimanche 29 juillet 2018

Archipel du Svalbard: un ours polaire tué par un membre d’équipage d’un paquebot « en état de légitime défense « 

Polar bear killed after attack on Arctic cruise ship guard: Norwegian authorities said a polar bear on Saturday attacked and injured a polar bear guard who was leading tourists off a cruise ship on an Arctic archipelago. The polar bear was shot dead by another employee, the cruise company said.


Un ours polaire a été tué samedi 28 juillet 2018 par un membre d'équipage d’un navire de croisière le MS Bremen qui naviguait dans l’archipel du Svalbard. L’un des deux membres d’équipage a été attaqué et blessé par un ours polaire au moment de débarquer sur une îl’avec des touristes.L’autre membre a du faire usage de son arme et a blessé mortellement l’ours.

Les conflits avec le plus grand carnivore terrestr risquent d’être de plus en plus nombreux compte tenu du nombre de navires qui naviguent actuellement dans les zones arctiques.

18 navires navigueront au cours du mois prochain dans la même zone.

Un danger de plus auquel sont exposés les ours polaires déjà menacés par le réchauffement climatique.

Il paraît urgent de limiter au minimum ( à réserver essentiellement aux autochtones et aux scientifiques) la navigation et plus largement le tourisme dans ces zones fragiles.

Voici quelques semaines un ours polaire tuait un homme à Arviat dans le Nunavut au Canada ;voir article du Guardian: 
https://www.theguardian.com/world/2018/jul/05/canada-nunavut-aaron-gibbons-mauled-polar-bear-kids

Pour certains le décès tragique n'était pas sans lien avec le tourisme de plus en plus développé autour du business de l'ours polaire. En effet, Arviat est une petite communauté d'Inuits très isolée habituée à vivre au milieu des ours polaires sans que des accidents y soient fréquents.
Pointée du doigt la ville de Churchill à quelques 250 kilomètres au sud. Churchill dans le Manitoba est devenue en quelques 10-15 ans la "Mecque" de l'ours polaire.
C'est elle qui serait responsable de l'accoutumance de l'ours polaire aux humains et à ses activités  (notamment aux décharges)
Chaque année en octobre des milliers de touristes débarquent pour y faire un tour en buggy de la toundra et de pouvoir ainsi,sans aucun risque, éprouver le grand frisson... oui sauf qu'à vouloir faire circuler durant des semaines des touristes dans ce genre de véhicules voire en les emmenant à pied au plus près des ours polaires, l'ours polaire s'habitue à la présence à la fois du bruit et des hommes. Alors que "dans le temps", le moindre bruit de moteur faisait déguerpir l'ours, celui-ci est de plus en plus téméraire et s'approche des humains jusqu'à ce que l'irréparable se produise.
Il y toujours deux victimes dans la rencontre entre l'homme et l'ours.
En août 2011 déjà, un accident dramatique s'était produit dans l'Archipel du Svalbard:  un adolescent britannique faisant du tourisme en groupe y avait été tué par un ours polaire.(https://www.bbc.co.uk/news/uk-14415592).

Il faut bien se rendre à l'évidence:dans un contexte extrêmement difficile pour l'ours polaire qui souffre déjà du réchauffement climatique et de ce fait de la difficulté d'accès à sa nourriture classique (phoques), ajouter le déferlement de touristes sur des côtes isolées sur lesquelles les ours sont contraints de demeurer sans nourriture ou presque faute de banquise est un comportement irresponsable pour les organisateurs de voyages. 
Combien de tours opérateurs organisent des croisières à des prix très élevés (croisières entre 6000 et 12000 euros en moyenne) et multiplient leurs offres chaque année ?
Finie la vie tranquille pour ces animaux très menacés...Que l'on ne s'étonne pas alors des rencontres délicates à gérer et dont toujours l'ours polaire sera le premier à en payer le prix alors qu'il se trouve sur son territoire.
Si on aime les ours polaires on les laisse vivre en paix leur vie.
Est-ce si important d'avoir vu un jour dans sa vie un ours polaire sur une île du grand nord ? 
En alimentant ce tourisme haut de gamme de plus en plus prisé ,nous donnons encore un "coup de mains" en faveur de la disparition de cet animal magnifique dont il n'existe plus qu'environ 20-25'000 individus dans le monde.
C'est ni plus ni moins un "ursicide"...